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Chirurgie du cancer du poumon

Qu'est-ce que c'est?

La chirurgie du cancer du poumon a pour but de retirer la portion de poumon qui contient la tumeur. La prise en charge chirurgicale dépend de la taille de la tumeur, de sa localisation et de l'état de santé du/de la patient-e.

Selon la situation, l'intervention peut impliquer:

  • Le retrait de la tumeur uniquement (résection wedge)
  • Le retrait de la zone dans laquelle se trouve la tumeur (lobectomie). Lors de cette intervention, on enlève le lobe pulmonaire concerné, ainsi que l’artère, la veine et la bronche qui alimentent ce lobe.
  • Le retrait d’une partie du lobe pulmonaire (segmentectomie). Cette opération est proposée si les réserves cardiopulmonaires ne permettent pas une lobectomie ou si la tumeur remplit certains critères de taille. Dans cette situation, la subdivision artérielle, veineuse et bronchique du segment concerné sont enlevés.
  • Le retrait de la totalité du poumon si la tumeur touche l’ensemble des lobes pulmonaires
  • Le retrait d’un lobe avec reconstruction de la bronche ou artère du lobe restant pour préserver une portion du poumon résiduel et éviter l’ablation complète du poumon.

L’intervention s’accompagne systématiquement d'un «curage ganglionnaire», qui consiste à retirer les ganglions lymphatiques de drainage. Le curage ganglionnaire permet de déterminer si le cancer a commencé à envahir les relais ganglionnaires. Selon leur analyse, des traitements complémentaires sont nécessaires après la chirurgie (chimiothérapie, radiothérapie ou les deux).

Pour effectuer l'intervention, deux types d'accès chirurgicaux peuvent être envisagés :

  • La majorité des interventions (lobectomie, segmentectomie) se font par thoracoscopie. Cette approche consiste à réaliser 1 à 3 incisions qui permettent d’introduire une caméra dans le thorax et de procéder à l’ablation pulmonaire en utilisant des instruments chirurgicaux spécifiques.
  • la thoracotomie consiste à réaliser une incision de 15cm sur le thorax qui permet d’accéder à la cage thoracique et de passer entre les côtes pour opérer le poumon. Cet abord chirurgical est en général réservé aux grosses tumeurs qui sont en contact avec des structures qui nécessitent un contrôle ou une reconstruction. Cet accès peut également être utilisé en cas de problème survenant lors d’une thoracoscopie.

Quel déroulement?

L'admission à l'hôpital se fait la veille de l'opération. La durée du séjour est de 10 à 15 jours. Elle varie en fonction des modalités de l'opération et des surveillances après celle-ci. La bonne évolution est estimée chaque jour pour envisager la possibilité de votre retour à la maison.

Avant l'intervention

Selon le type de chirurgie et la localisation de l’anomalie, un repère (crochet et fil métalliques) peut être placé à l’endroit de la lésion afin de faciliter l’intervention. Ce geste est réalisé en radiologie juste avant l’opération. Il est guidé par imagerie.

Le médecin ou l'infirmier-ère anesthésiste vous accueille en salle d'opération. Il/elle met en place le ou les cathéters qui serviront à pratiquer l'anesthésie générale et à administrer les médicaments visant à maîtriser les douleurs après l'intervention.

L'opération

L'intervention dure environ 2 heures, selon la chirurgie à réaliser, la technique opératoire et le type d’accès utilisé.

Au cours de l’intervention, un ou deux drains sont placés sur le site opéré. On parle de drains thoraciques. Ils permettent d’évacuer l’air et les liquides (sang, lymphe) qui peuvent s’accumuler dans la cavité pleurale après l’opération. Ces drains sont tenus à la peau par un point de suture et sont reliés à un système d’aspiration. Ils restent en place jusqu'à ce que leur débit en liquide et air permettent leur retrait.

Suites opératoires immédiates

A l’issue de l’intervention, vous êtes transféré-e en salle de réveil pour 1 à 2 heures de surveillances. Après une thoracoscopie, vous pouvez en principe retourner en chambre, où vous êtes invité-e à vous mobiliser rapidement.

Si une péridurale est placée ou qu’une surveillance est nécessaire, un séjour d'une à deux nuits aux soins continus peut être envisagé. Un séjour aux soins intensifs est requis en cas d’intervention à très haut risque ou nécessitant une surveillance très rapprochée.

L'intervention présente-t-elle des risques?

Des complications peuvent survenir après la chirurgie, parmi lesquelles:

  • des problèmes pulmonaires (infection, rétention de sécrétions, fuites d’air par le poumon laissé en place, pneumothorax)
  • des troubles du rythme cardiaque (souvent associés à des infections)
  • des problèmes plus rares comme une infection des plaies ou de la cavité pleurale, un lâchage du moignon bronchique, un saignement.

Les risques dépendent du type de chirurgie, de l'état de santé et des autres traitements en cours. Les surveillances mises en place après l'opération visent à détecter le plus précocement possible la survenue de ces éventuelles complications.

Avant et après l'intervention, des informations spécifiques vous sont transmises par votre chirurgien-ne et l'équipe soignante (infimier-ère-s, phyiothérapeutes, infirmier-ères spécialisé-e-s

Comment se préparer?

En vue de l'intervention, plusieurs consultations sont programmées en ambulatoire avant l'hospitalisation:

  • avec un-e chirurgien-ne thoracique: elle vise à vous expliquer les objectifs et modalités de l'opération, la technique privilégiée, les suites et les complications possibles. C'est pour vous l'occasion de poser vos questions au sujet de l'intervention
  • avec un-e médecin anesthésiste: son but est de vous expliquer l'anesthésie, la prise en charge de la douleur après l'opération et de prescrire la médication adaptée, en tenant compte de vos antécédents médicaux et chirurgicaux
  • avec l’infirmière ERAS : le programme d’Enhanced Recovery After Surgery (ERAS) comprend une série de mesures qui favorisent la mobilité et diminuent les complications. Avant l'opération, une consultation avec infirmière ERAS vise à bien expliquer ces mesures.

Médicaments

La prise de tout médicament influençant la coagulation sanguine, qu'il soit prescrit pour un motif médical ou auto-administré, doit être adaptée avant l'intervention. Cet aspect est discuté lors des consultations avant la chirurgie. En vue de ces échanges, pensez à amener la liste de vos médicaments.

Durant la semaine qui précède l’intervention, ne prenez pas de nouveau médicament sans en référer à votre médecin traitant ou au/à la chirurgien-ne thoracique de l’hôpital (y compris les médicaments en vente libre).

Alimentation et tabac

Vous pouvez garder vos habitudes alimentaires jusqu’à l’hospitalisation. Si votre admission est programmée le jour de l’opération, il vous est toutefois demandé d’être à jeun, c’est-à-dire de ne plus manger, ni boire, dès minuit. Il est impératif de cesser de fumer 12 heures avant l’intervention.

Fumer augmente le risque de complications chirurgicales. L’arrêt du tabac avant l’intervention diminue ce risque. Si vous êtes fumeur, une consultation en tabacologie vous est proposée afin de faire le point sur votre degré de dépendance et vous offrir un soutien pour cesser de fumer, même temporairement, en vue de l’intervention.

Préparation pré-opératoire

La veille de l’opération, un rasage étendu du thorax et du dos du côté opéré est effectué. Il est complété par une douche avec un savon désinfectant. Le matin de l’intervention, il vous est également demandé de prendre une douche avec un savon désinfectant.

Effets à prévoir pour l'hospitalisation

Pour le séjour à l’hôpital, pensez à prendre des affaires de toilette, une paire de pantoufles confortables, une tenue d’intérieur et tout effet personnel important pour vous.

Pour la sortie, prévoyez des vêtements en coton amples et faciles à mettre, qui ne serrent pas, dans lesquels vous vous sentez à l’aise.

Si vous prenez des médicaments de façon régulière, pensez à les emporter avec vous à l'hôpital afin d'en disposer le cas échéant. L'équipe soignante vous donnera des précisions au sujet de leur prise durant votre séjour.