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Chirurgie des cancers de la sphère ORL

Qu'est-ce que c'est?

Cette chirurgie peut considérablement varier selon la taille, la localisation et l’étendue de la tumeur. La tumeur peut être localisée à divers endroits dans la bouche (lèvres, plancher buccal, langue, gencives, joues, palais dur), dans la partie supérieure du pharynx (amygdales palatines, voile du palais, base de la langue), dans la partie inférieure du pharynx (qui entoure le larynx) et au niveau du larynx (cordes vocales).

Selon les situations, différents types d’accès peuvent être utilisés pour atteindre et enlever la tumeur:

  • par voie «transorale», c’est-à-dire en passant tous les instruments par la bouche, sans cicatrice externe au niveau de la peau. Ceci est possible pour les tumeurs relativement petites et facilement accessibles. La chirurgie se fait soit sous vision directe, soit à l’aide d’endoscopes (caméras), ou encore à l’aide du robot Da Vinci.
  • par voie «transmandibulaire», signifiant que l’on doit transitoirement sectionner la mâchoire durant la chirurgie pour avoir un meilleur accès à la tumeur. La cicatrice passe par la lèvre inférieure, le menton et se poursuit au niveau du cou. Cet accès doit être réalisé lorsque la tumeur est plus grande ou non accessible par la bouche.
  • par le cou (voie de «cervicotomie»), par exemple lorsque l’on doit retirer tout le larynx en cas de tumeur avancée des cordes vocales. On effectuera alors une cicatrice plus ou moins étendue au niveau de la peau du cou.

Il arrive que l’ablation de la tumeur entraîne une perte importante de tissus. On procède alors à une reconstruction locale avec un «lambeau». Il s’agit d’un morceau de peau, de graisse, ou de muscle, que l’on prélève ailleurs sur votre corps (avant-bras, cuisse, etc), et que l’on fixe au niveau de la plaie. Il faut ensuite s’assurer de la bonne viabilité du lambeau, en le suturant à une artère et une veine qui se trouvent dans le cou.

Trachéotomie

Selon la chirurgie, il est parfois nécessaire de faire une petite ouverture provisoire de la trachée au niveau du cou. Cela permet de sécuriser la respiration le temps que guérisse la zone qui a été opérée (de 1 à 3 semaines). Dans de rares cas, la trachéotomie doit être gardée plus longtemps.

Evidement ganglionnaire cervical

En tant que draineurs du système lymphatique (une partie importante du système immunitaire), les ganglions du cou peuvent être un lieu où transitent des cellules du cancer initial. Le cancer ORL peut donc s’étendre à cette région, sous forme de métastases. C’est pourquoi il est souvent nécessaire d'en retirer une partie, lorsqu’on traite la tumeur. Ceci s’effectue généralement dans le même temps opératoire. On effectue pour cela une incision horizontale dans un pli au niveau du cou (sur un ou deux côtés). Les ganglions sont ensuite envoyés en analyse au laboratoire afin de déterminer la présence de métastases. Le résultat de cette analyse impacte la suite de la prise en charge.

Le meilleur traitement est toujours celui qui offre les plus grandes chances de guérison, avec le moins d’effets secondaires sur le plan esthétique et fonctionnel. Le but de l’opération est d’ôter toute la tumeur, ainsi qu’une partie du tissu sain qui l’entoure («marge de sécurité»). On cherche aussi à conserver autant que possible l’organe atteint. Dans certains cas, il faut retirer tout l’organe. C’est le cas lors d’une laryngectomie totale.

Exemple de reconstruction de la langue avec un lambeau libre prélevé sur l'avant-bras

Quel déroulement?

La chirurgie des cancers ORL s’effectue durant une hospitalisation qui peut varier de quelques jours à 3 semaines. Cette durée dépend de la complexité de la chirurgie, la nécessité d’une trachéotomie, et la nécessité de reconstruction avec un lambeau.

Vous serez généralement hospitalisé-e la veille de l’opération et serez à jeun dès minuit (nourriture, boisson et tabac) en vue de la chirurgie.

L’intervention s’effectue en anesthésie générale. Elle dure entre 2 et 12 heures selon l’étendue de la chirurgie.

A la fin de l’intervention, on met en place un ou plusieurs drains. Ils permettent d’évacuer les sécrétions sanguines, afin d’éviter un hématome. Le ou les drains sont généralement retirés quelques jours après l’intervention.

Selon la chirurgie effectuée, il faut éviter de manger par la bouche pendant plusieurs jours. Cela permet à la muqueuse de cicatriser plus rapidement. Dans ce cas, on vous place une sonde d’alimentation, qui passe par le nez et va dans l’estomac. C’est elle qui vous alimente avec une nutrition adaptée le temps nécessaire. Celle-ci est progressivement sevrée quand vous pouvez recommencer à manger par la bouche.

Comment se préparer?

Hormis la consultation chirurgicale, une consultation d'anesthésie préopératoire est indispensable. C'est le médecin anesthésiste qui vous renseigne quant aux questions relatives à sa spécialité.

Signalez au médecin:

  • Si vous prenez des médicaments, notamment ceux qui fluidifient le sang, comme des anticoagulants (Sintrom, Xarelto, etc.) ou de l’Aspirine.
  • Si vous souffrez d’allergies.

Si vous êtes fumeur-se, nous vous suggérons très fortement de stopper le tabagisme. D’une part, car il fait partie des facteurs de risques des cancers ORL, mais aussi car il augmente le risque de complications post-opératoires (troubles de la cicatrisation, infections, etc.). Il existe au CHUV une consultation dédiée pour aider les patient-e-s à arrêter de fumer, avec qui vous pouvez vous mettre en lien, ou demander à votre médecin de vous y adresser.