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Une étape-clé du traitement

Indispensable pour le diagnostic des patients, la pneumologie compte parmi les disciplines phares du Centre des cancers thoraciques. Le Pr Laurent Nicod, ancien chef du Service de pneumologie, nous en explique les raisons.

Quel rôle joue le pneumologue auprès du patient?
Il est le plus souvent son premier interlocuteur. Lorsqu’un souci respiratoire se manifeste, c’est le pneumologue qui va d’abord évaluer si les symptômes observés témoignent d’un cancer thoracique ou d’une autre maladie pulmonaire, et orienter ensuite les investigations.

Quel est l’impact du diagnostic?
Jusqu’à ce que notre système de santé prévoie un programme de dépistage pour les personnes à risque au-delà de 55 ans, le diagnostic reste aujourd’hui un moment déterminant pour le patient atteint d’un cancer thoracique. Actuellement, une trop grande proportion de cas, soit entre 70 et 80%, sont diagnostiqués à un stade déjà avancé de la maladie. Il représente donc un enjeu majeur dans la prise en charge.

Avec quels examens?
La bronchoscopie est l’examen-clé du pneumologue. Elle lui permet d’observer les bronches ou l’intérieur de conduits inaccessibles à l’œil, grâce à un endoscope, c’est-à-dire un tube flexible muni à son extrémité d’une caméra. Elle lui permet même d’effectuer des prélèvements de fragments de la tumeur pour leur analyse. Le pneumologue aura préalablement bénéficié de l’imagerie et de son interprétation, grâce à son collègue radiologue, et de l’avis de l’oncologue médical. Cet examen sert également à la classification de la maladie, qui est une façon d’évaluer l’extension du cancer dans l’organisme et participe au choix du traitement. De même, l'évaluation des fonctions pulmonaires du patient au repos et durant l’effort, permet au pneumologue de juger s'il peut être opéré et d'évaluer l'extension des résections pour qu'il garde une bonne qualité de vie.

Mais quelles sont les avancées dans ce domaine?
Les progrès en électronique et en miniaturisation des ultrasons se sont en effet répercutés sur les méthodes de diagnostic. Pour les analyses histologiques, soit des tissus et des cellules, nous offrons désormais des techniques minimalement invasives courantes, telles que la bronchoscopie dont nous avons déjà parlé, associée avec l’échographie transbronchique, pour visualiser des zones au delâ de la lumière bronchique. Nous pouvons ainsi effectuer des biopsies des ganglions ou de certaines tumeurs du médiastin, région située entre les deux poumons. Tandis que la navigation bronchique électromagnétique, véritable GPS pour le pneumologue, lui permet de trouver son chemin parmi les innombrables embranchements de l’arbre bronchique jusqu’à une lésion cachée à la périphérie du poumon. Grâce à elle, il détectera la maladie avant la manifestation de ses premiers symptômes.

Ces techniques sont devenues alors indispensables?
Le diagnostic et la classification d’une tumeur thoracique dépendent en grande partie de ces procédures endoscopiques. D’où, oui, la nécessité de disposer des dernières technologies dans ce domaine! Je dirais que l’expérience et la compétence des pneumologues à effectuer des prélèvements via ces méthodes serviront non seulement à poser un diagnostic mais aussi à guider le traitement, par une meilleure limitation de l’extension de la tumeur et l'évaluation précise de la tolérance aux thérapies proposées. Nous pouvons ainsi assurer les meilleures prestations possibles pour nos patients, dignes d’un hôpital universitaire.

Maladies

Centre des tumeurs thoraciques

Le Centre des tumeurs thoraciques du CHUV réunit médecins, infirmier-ère-s et autres professionnel-le-s de la santé, spécialisé-e-s dans la prise en charge de cancers du thorax, pour offrir à chaque patient-e les meilleurs soins possibles, adaptés à leur situation.

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