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Dans les mains expertes des chirurgiens du sein du CHUV

Parmi les nombreux atouts du Centre du sein du CHUV figurent l’expertise du Prof. Wassim Raffoul, de la Dre Nathalie Koch et du Prof. Di Summa, chirurgiens spécialistes de la reconstruction mammaire. Ils nous présentent la technique DIEP, qui offre aux patientes une solution de reconstruction harmonieuse mobilisant leur propre peau.

«Madame, vous avez un cancer du sein»: lorsque survient l’annonce d’un tel diagnostic, de nombreuses patientes subissent un véritable choc émotionnel. Bientôt, la liste des rendez-vous médicaux succède à ce premier impact – entre examens, thérapies et autres protocoles cliniques. Parfois, il s’avère également inévitable de procéder à une ablation du sein en raison de l’extension du cancer.

Préalable aux traitements, cette mastectomie marque physiquement la patiente dans son rapport à la maladie et à son image corporelle, la touchant dans son intimité même. C’est ce qui est arrivé à Solvejg, 56 ans, au mois de novembre 2020 – alors que le diagnostic de son cancer n’avait été posé qu’en octobre 2020, à peine quelques semaines plus tôt. S’ensuivent des mois de traitements et de bandages placés sur un sein absent. «Je n’ai pas eu le temps de me rendre compte de ce qui se passait et j’ai très peu regardé mon corps pendant cette période, je préférais éviter de m’y confronter», explique-t-elle.

La technique DIEP: une reconstruction entièrement autologue
Une fois ce premier cap passé, la prise en charge du Centre du sein du CHUV lui permet de rencontrer la Dre Nathalie Koch, qui lui recommande une reconstruction mammaire à l’aide de la technique DIEP. La Dre Koch œuvre aux côtés du Prof. Wassim Raffoul, chef du service de chirurgie plastique et de la main du CHUV. Ensemble, ils réalisent cette procédure exigeante – qui mobilise simultanément deux équipes de chirurgien-ne-s durant plusieurs heures d’intervention et implique un patient travail, réalisé au microscope, afin de reconnecter les veines et artères utiles à la vascularisation du sein reconstruit.

La technique DIEP a pour particularité de prélever un lambeau de peau et de graisse abdominales afin de reconstruire le sein de la patiente ayant subi une mastectomie. L’avantage de cette greffe entièrement «autologue» est de ne recourir à aucun corps étranger tel qu’une prothèse. «La Dre Koch m’a mis en confiance et m’a permis d’aborder la reconstruction avec calme. J’étais heureuse d’être prise en charge dans un hôpital universitaire», explique Solveig.

La première opération a lieu en mars 2021. Elle débouche malheureusement sur un épanchement, qui implique que Solvejg revienne régulièrement au CHUV, environ tous les 15 jours, afin de drainer les liquides hors de la zone opérée. «Pendant toute cette période, le Prof. Raffoul et la Dre Koch m’ont très bien accompagnée et ont toujours été très patients. Ils ne m’ont jamais fait ressentir qu’ils manquaient de temps pour me recevoir».

Une fois ce problème résorbé, Solvejg a bénéficié d’une seconde opération afin d’uniformiser l’apparence de ses deux seins. Une dernière étape interviendra en principe en novembre 2022, qui consistera à tatouer une aréole réaliste sur le sein reconstruit. «Malgré les cicatrices et la perte de sensation dues à l’ablation, je suis contente du résultat: mes seins sont aujourd’hui symétriques et paraissent plus jeunes, le travail a été bien fait. J’aborde l’approche de l’été et l’idée d’enfiler à nouveau un maillot de bain avec confiance. Une prothèse artificielle m’aurait personnellement beaucoup plus gênée dans ce travail de reconstruction.»

«Une opération de premier choix pour nos patientes»
Le Prof. Raffoul a grandement contribué à développer l’expertise du CHUV dans le domaine de la reconstruction mammaire – mais aussi de la microchirurgie plastique et des mains, qui exige un véritable travail d’orfèvre au niveau de la reconnexion des nerfs et vaisseaux périphériques. Pour le spécialiste, cette approche de la technique DIEP, réalisée sans implant artificiel, constitue «le premier choix pouvant être offert à nos patientes – bien que les options varient grandement selon la physionomie, les traitements prodigués et les préférences de chacune». Elle est actuellement proposée à environ 50 femmes par année, soit près d’une opération par semaine. L’équipe du CHUV s’applique par ailleurs à effectuer un suivi minutieux après la première opération: «Dans les mois suivants la première intervention, nous réopérons les patientes afin d’assurer une belle symétrie du résultat – en modelant également le sein d’origine demeuré intact», détaille le Prof. Raffoul.

Le Prof. Pietro di Summa, également membre de l’équipe de chirurgie plastique active au Centre du sein, a par ailleurs développé une compétence poussée du traitement des conséquences de la chirurgie curative des cancers du sein. Le curage axillaire – c’est-à-dire l’ablation d’un certain nombre de ganglions – ou les traitements de radiothérapie peuvent en effet conduire certaines patientes à développer des lymphœdèmes du bras. Ceux-ci s’avèrent parfois très invalidants, même s’ils deviennent de moins en moins fréquents avec les techniques actuelles. « Nous pouvons alors intervenir en combinant la reconstruction du réseau lymphatique à celle de la reconstruction mammaire, à l’aide d’une technique appelée LymphoDIEP ou par un transfert ganglionnaire secondaire », explique le Prof. di Summa, spécialiste de ces interventions combinées.

L’équipe de chirurgie plastique s’occupe également des douleurs neuropathiques qui peuvent apparaitre à la suite d’une chirurgie oncologique. Cela permet d’offrir un traitement à 360 degrés aux patientes du Centre du sein : « Comme de petits nerfs sont sectionnés lors d’une chirurgie mammaire, certaines patientes peuvent présenter des douleurs persistantes au niveau thoracique ou intercostal. Une intervention ciblée peut souvent les soulager, et nous nous efforçons dès lors d’accompagner chacune d’entre elles au plus près de ses besoins particuliers », complète le spécialiste.

L’équipe interdisciplinaire du centre du sein du CHUV accueille chaque année entre 200 et 250 nouvelles patientes, tant pour les traitements de chimiothérapie et d’hormonothérapie que pour de telles opérations chirurgicales. Ce nombre important de patientes reçues au CHUV favorise la spécialisation de chacun des acteurs du Centre du sein, leur permettant de renforcer leurs expertises respectives et de mieux aborder les cas complexes – ainsi que d’éventuelles complications – de façon efficace et personnalisée. Cette expertise, combinée à une culture de l’écoute des patientes qui est devenue la marque de fabrique du Dr Khalil Zaman, le répondant médical du Centre du sein, expliquent que des patientes telles que Solvejg fassent le choix de se déplacer, parfois de loin, pour être prises en charge au CHUV.

Maladies

Centre du sein

Le Centre du sein réunit une équipe médicale et infirmière spécialisée dans la prise en charge des maladies du sein, et particulièrement du cancer du sein, pour offrir à chaque patient-e le meilleur traitement et les soins les plus adaptés à sa situation. Il répond aux critères de qualité de la Ligue suisse contre le cancer et la Société suisse de sénologie, qui lui ont décerné leur label de qualité.

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